En ce moment se déroule le procès de mon voisin de palier...
Un an plus tôt
Dimanche soir, il est un peu plus de minuit. Je suis seule dans mon appart qui fait 130 m2. Je suis confortablement installée dans mon canap’ (en train de me dire qu'il faudrait que je me lève pour aller me coucher), quand soudain on frappe à ma porte. A moitié assommée par ce bruit inattendu, je sursaute, je me dis que c’est certainement une erreur. Ils vont repartir… Toc, toc, toc encore une fois, mais avec plus d’insistance. Je prends mon courage à deux mains et je me lève, je m’avance tout doucement et sans bruit dans ce couloir sans fin, avec les lumières éteintes. Ce couloir est décidément trop long. Vous devez vous dire sans doute que je suis une poule mouillée… mais un jour peut-être vous saurez le pourquoi du comment.
J’arrive devant ma porte d’entrée et je jette un coup d’œil à travers le judas (bien pratique ces petites choses) et qui vois-je ? des uniformes bleus sans tête. Mais qu’est ce que c’est ??? Qu’est ce qu’ils me veulent, j’ai rien fait pourtant, j’avais réglé tous mes PV en retard.
J’ouvre la porte rassurée de voir que c’était des flics :
- « Bonsoir Madame »
- « Bonsoir Messieurs »
- « Police Grand Ducale (sans blague j’avais pas remarqué), excusez nous de vous déranger à une heure si tardive, mais nous aimerions vous poser quelques questions »
- « Oui c’est à quel sujet ? (toute stressée de la vie en me demandant si je n’avais pas emboutie une voiture sans le faire exprès un matin en rentrant chez moi) »
- « Est-ce que vous avez entendu des bruits bizarre ce matin, vers 11h ? »
- « Euh laissez moi réfléchir ....non pas du tout (c’est pas loin de l’heure où je me couche en général)
- « Quand est-ce que vous avez vu votre voisin de palier pour la dernière fois ? »
- « il y a 4-5 jours pourquoi ? »
- « On ne peut rien vous dire »
- « Comment ça vous pouvez rien me dire, vous débarquez chez moi un dimanche à minuit, à 10, en frappant à la porte comme des malades et vous pouvez rien dire ? Non mais vous rigolez ??? Vous ne me rassurez pas du tout, mais alors vraiment pas du tout !"
- « Ne vous inquiétez pas la situation est sous contrôle, vous ne craignez rien »
- « Génial, ça me rassure vachement »
- « Est-ce que vous vivez seule ? »
- « Non avec mon mari, mais il travaille »
-« Est-ce qu’on pourrait lui téléphoner pour lui poser des questions ?»
- « Mais pas de problème, be my guest, mais il ne parle que l’anglais»
L’un d’eux (certainement le plus doué en anglais) téléphone à mon mari, je m’improvise traductrice entre le flic et lui etc, il lui pose les mêmes questions qu’à moi etc… Enfin il raccroche, j’ai toujours une demi-douzaine de flics sur mon palier sans compter les voitures de flics qui sont mal garées sur le trottoir. Et à cette heure là je ne connais même pas le fin mot de l’histoire !!!
J’essaye encore une fois de soutirer des informations à mon charmant interlocuteur (ça doit être l’effet uniforme que je déteste normalement) mais sans succès. Tout ce qu’il trouve à me dire, c’est : « Vous en saurez plus demain dans les journaux !»
Bon, ben merci d’être passé chez moi et de me laisser comme une conne frustrée, et incapable de me rendormir en train de m’imaginer les pires histoires. Donc après une nuit agitée, je me suis empressée d’acheter le journal mais toujours rien. Luxembourg est connu pour être un petit pays tranquille sans histoire et sans esclandre. Tout est étouffé dans ce pays merveilleux ou il ne se passe jamais rien!
Finalement j’ai su, par des sources sûres, que le soir où les flics sont passés chez moi, mon voisin avait tué un homme vers 11h du mat dans sa baignoire à coup de poignard ! Un peu plus tard dans la journée il s'était rendu aux flics. Rien que ça ! Imaginez-vous les fois où je me suis retrouvée toute seule dans l’ascenseur avec lui. Je ne l’ai jamais senti ce mec qui avait l’air si inoffensif, 1m50 les bras levés. Tout est question de feeling, je savais qu’il y avait un truc qui ne tournait pas rond chez lui !
To be continued...
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